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LE MARAÎCHAGE

Il s’agit d’une demande de la commission agriculture du village, faite en février 2010,  qui concerne les « techniques modernes de maraîchage » qu’ils ne connaissent pas et les « techniques de mise sur le marché ».René Billaz


Pour ce projet, nous avons pris conseil auprès de l’association Gardoise Microfel, dont la vocation est d’apporter l’appui de professionnels à des projets de maraîchage. À la suite d’une rencontre avec Microfel , un questionnaire a été établi, puis complété à Zigla par plus d’une vingtaine de villageois concernés. Les sujets abordés concernaient « l’existant » du village en matière de maraîchage, d’environnement économique, de pratiques, de foncier, de ressources en eau, etc… 

Cette réunion s’est prolongée par la visite de quelques parcelles, allant du jardin clos de palissades en joncs à des champs non-clos, en compagnie de René Billaz, vice-président d’Agronomes et Vétérinaires sans Frontières. René a pu analyser les pratiques et faire quelques premières recommandations. Nous avons également fait des prélèvements du sol de parcelles à Zigla.


Conduite par Assane, une mission du village est allée près de FadaN’gourma, visiter le centre ARFA (Association de Recherche et de Formation à l’Agro-écologie), afin de prendre connaissance de techniques développées par ce centre. Ce déplacement a été pris en charge par Kouminto.

Jardin
En octobre 2010, deux spécialistes du maraîchage de l’association Microfel ont rencontré les villageois :

« … La période de maraîchage se déroule de fin Octobre, quand les cultures de céréales ont été récoltées, jusqu’à fin Mai, début Juin pour ceux qui ont de l’eau disponible ; et fin Avril quand l’eau manque. Les cultures maraîchères les plus courantes dans le groupement sont : tomates, salades, piments, aubergines, oignons, carottes, choux et un peu de pommes de terre. L’achat des semences pour ces cultures se fait de façon individuelle…. Nous avons rencontré des maraîchers possédant un bon niveau technique puisqu’ils pratiquent, par exemple, le paillage des cultures et le compostage…



Puits

 

Problème des puits :

Les puits sont en eau jusqu’en Mai : les améliorations qui seraient possibles à apporter seraient le creusement d’un bassin-tampon et l’équipement du puits avec une pompe à pédale, qui permettrait de remplir le bassin et allègerait la corvée d’arrosage. Pour les puits qui s’assèchent tôt en saison (profondeur 6-7 m) : la solution serait d’essayer de les sur-creuser pendant la saison sèche afin de gagner de la hauteur d’eau, de faire un coffrage et de bâtir à l’intérieur, puisque le busage coûte trop cher.
Un problème est soulevé lors de la discussion : les producteurs ne sont pas toujours propriétaires du puits qu’ils utilisent et ils hésitent donc à faire des investissements dessus.

Jardin
Problème des clôtures :


Tous les maraîchers sont confrontés à ce problème Au coût du grillage se rajoute celui des piquets, qui sont très chers quand ils sont en fer. Les piquets en bois sont moins chers, mais leur durée de vie ne dépasse pas 2 ans. La solution serait de mélanger piquets de fer et piquets en bois. L’alternative à la clôture en grillage consisterait à la mise en place de haies mortes et à la plantation de jeunes plants d’arbustes qui constitueraient une haie vive après leur croissance. Les arbustes conseillés sont l’acacia nilotica, le jatropha, le moringa.Jardin


Choix des cultures :


Nous avons félicité tout d’abord les producteurs présents pour la qualité des productions maraîchères que nous avions observées au cours de nos visites de jardins ; mais nous leur avons fait remarquer qu’il était dommage que ces productions arrivent toutes en même temps. Notre conseil a été de leur dire d’essayer d’échelonner les semis pour étaler la production et de s’entendre pour produire des espèces et des variétés différentes.

Au sujet du compost, dont les producteurs connaissent la technique, nous leur avons expliqué qu’il était possible de l’améliorer en fonction des problèmes spécifiques de la terre : par exemple, en terre argileuse, il faut rajouter de la cendre et de la paille, et en terre plus pauvre, mettre les restes des plantes d’arachide qui apportent de l’azote au sol. Nous leur rappelons aussi que le paillage du sol est une technique très utile, notamment sur les cultures de tomates pour éviter le pourrissement des fruits et limiter l’évaporation de l’eau.


Jardin
Problèmes phytosanitaires :


Suite aux discussions dans les jardins avec les producteurs et aux observations de flacons de produits que nous avions pu faire, nous avons senti que la lutte contre les ennemis des plantes pose de réels problèmes aux maraîchers. Après avoir essayé de sensibiliser les producteurs aux dangers de l’utilisation de certains produits phytosanitaires, dont beaucoup sont maintenant interdits en Europe, mais malheureusement commercialisés en Afrique, nous leur avons demandé de nous faire la liste des produits qu’ils utilisent, les conditions d’emploi, le problème traité et les résultats obtenus

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Etal de légumes
Commercialisation :


Pour le moment les producteurs écoulent leurs légumes individuellement sur les trois marchés des gros villages environnants. Nous leur avons conseillé d’essayer de se regrouper pour vendre en commun, pour certaines espèces au début ; cela permettrait de gagner du temps et des déplacements.
André et Sylvie GAUDUEL. Microfel. 2010.

Cette expertise a permis dès le mois de février 2011

Depuis 2013, une expérimentation d'agroforesterie dans deux parcelles marîchères et deux champs sont en cours.